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"Traversée de la Méditerranée" ou l'essai avertisseur des consciences africaines d'une mort certaine

Publié en décembre 2019 aux éditions Toumaï au Tchad, et réédité en 2022 aux éditions Intelligence Littéraire actuellement au Cameroun, cet essai du jeune écrivain Tchadien Idrissa Saleh Abdramane, auteur d’un recueil de poèmes intitulé  »La révolte de ma plume » paru en septembre 2020 aux éditions ACCOM à Yaoundé, au Cameroun, touche du doigt les questions migratoires des jeunes africains en direction de l’Europe.

Prenant position sur la situation inquiétante que traverse le continent africain, l’auteur constate avec regret qu’au cours de ces dernières décennies des jeunes africains désespérés sont contraints de vivre dans la détresse, la faim et la misère. Poussés par un mal-être vivace, ils sont donc nombreux à quitter le continent à la recherche d’un Eldorado. Prenant périlleusement le large de la Méditerranée, ils meurent atrocement dans la mer sous le regard amorphe des dirigeants africains, de l’Union Africaine et de la Communauté internationale. En effet, après soixante ans d’indépendance, les dirigeants africains sont incapables de prendre soin de leur jeunesse, de leur peuple et de donner une impulsion au processus de développement de leurs pays respectifs. L’auteur dans sa vision perce comme pour dire avec un sixième organe de sens un mystère en écrivant en ces termes.

Dans un extrait : « Dans notre langage quotidien, on ne cesse de dire qu’il n’y a pas de fumée sans le feu. Si aujourd’hui, l’on assiste à une rareté de précipitations, les climatologues arguent qu’on émet, par notre activité, beaucoup de gaz à effet de serre, la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone, le méthane et que par conséquent, cela détruit la couche d’ozone. Car, tous les phénomènes suivent la même loi : loi de cause à effet. Telle chose produit tel effet, pour emprunter la loi de gravitation universelle d’Issac Newton ».

Au fil de 76, pages, Idrissa Saleh Abdramane se dit affecté par ce phénomène en voyant dans les médias internationaux des images horribles et traitements inhumains des migrants. Il conscientise à travers sa plume les dirigeants africains de créer des conditions d’une vie meilleure en Afrique car, traverser la Méditerranée, renferme des conséquences énormes.

« Avoir une vie meilleure en Afrique est sans doute possible. Il faut faire preuve de l’imagination, de courage et l’on verra que l’Afrique ne sera pas un nid d’oiseaux, un champ de bataille, un lieu de dépôt des déchets toxiques et une terre où sévissent toutes les malédictions du monde. Mais, elle sera un havre de paix, un continent débarrassé des seigneurs de guerre et des voleurs de la République aguerris. Vos frères africains sont morts sur le chemin de l’Europe. Ils sont morts sur les côtes libyennes et d’autres ont été vendus comme des esclaves là-bas. Ils sont morts à Lampedusa, ils sont morts sur les îles Canaries, ils sont morts au Maroc et en Algérie. Tout cela, parce qu’ils vous ont dit que l’Europe est un paradis. Jeunes africains, ici, vous avez peut-être une case en paille, un lit en bambou et une natte en roseau, mais là-bas, les migrants africains dorment dans les rues de l’Europe, on les appelle des sans domicile fixe (SDF) ou encore des sans-papiers. Conséquemment, si nous ne prenions pas en main cette situation, l’Afrique risquerait de se vider de ses bras valides, ce qui jouerait indéniablement sur son développement socio-économique », lance-t-il en avertissant la jeunesse africaine.

Il n’est secret pour personne que des conséquences regrettables découlent de ces migrations internationales. Bien souvent, ce sont des causes mixtes qui poussent les personnes sur la route de l’exil : pauvreté, conflits, difficultés sociales et politiques, problèmes environnementaux… Il est bien difficile de savoir quelle a été la cause principale de la décision de départ. Selon les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations, plus de 68.000 personnes ont atteint le sol européen par la mer depuis le début de l’année 2018. Bien moins que les quelque 124.000 à la même période en 2017. Mais dans le même temps, le taux de mortalité a augmenté. Plus de 1.500 personnes ont perdu la vie depuis 2018, soit environ 2,2% des personnes qui ont tenté la traversée. Sur les huit premiers mois de 2017, plus de 2.400 exilés étaient morts en mer, soit 1,9%. Le périple est particulièrement dangereux vers l’Italie.

L’essai est disponible au Cameroun et se vend au prix de 3000f.

IDRISSA SALEH Abdramane est né le 07 avril 1996 à Moundou dans la Province du Logone Occidental. Juriste-Politologue de formation, Poète-essayiste, L’auteur est titulaire d’une licence en Droit Public et Science Politique, obtenu à la prestigieuse Université de N’Gaoundéré (Cameroun). Il était également le Secrétaire général du Club de Littérature, Plume Verve de ladite Université. Véritable amoureux de littérature, il a co-fondé les Editions Intelligence Littéraire et le Centre d’Etude, de Promotion, pour le Développement de la Littérature Tchadienne (CEPRODELT), dont il en est le Secrétaire général. Actuellement, Président de l’Union des Étudiants Tchadiens de l’Université de Ngaoundéré (UET/UN), il poursuit ses études de master en Droit Public Fondamental à la Faculté des Sciences Juridiques et Politique de l’institution.

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